« Parole et mystère chez Origène » est le deuxième volet d’un triptyque qui commence avec Présence et pensée. Essai sur la philosophie religieuse de Grégoire de Nysse et se termine par une monographie sur Maxime le Confesseur (Liturgie cosmique). Les deux premiers volets ont été écrits en français. La précision et l’élégance du style employés manifestent une grande maîtrise de la langue française, que Balthasar parlait déjà comme enfant à la maison. On comprend aussi qu’il ait tant et si bien traduit des écrivains comme Péguy, Claudel et Bernanos.

L’essai est précédé d’une introduction qui en présente le but. 

« Le but de cette étude est de grouper les grandes idées théologiques d’Origène autour de l’idée dominante du mystère. La méthode adoptée ne sera donc pas purement “historique”, car, bien qu’Origène ait une pensée claire et synthétique, il n’est pas pour autant systématique ; pour dégager de sa synthèse vitale la structure formelle, souligner certains traits, il faudra condenser certaines pensées en formules expressives qui n’appartiennent pas telles quelles au vocabulaire d’Origène. D’autre part, cette méthode de cristallisation ne vise qu’à comprendre Origène d’une manière plus immédiate et à nous révéler à travers un langage qui nous est plus familier les plus intimes aspirations du grand théologien [...] Au reste, malgré une terminologie flottante, la pensée d’Adamantius, “l’homme d’airain”, est d’une netteté surprenante, qui fait contraste avec celle de Clément d’Alexandrie. Sous le morcelage des commentaires exégétiques se dégagent les contours d’une théologie (plus encore que d’une philosophie) sacramentaire parfaitement cohérente. »