À l’occasion du 80ème anniversaire de Henri de Lubac, Balthasar a consacré ce livre au grand théologien français qu’il regardait comme un maître et comme l’ami de toute une vie. Lubac l’avait initié aux Pères de l’Église lorsqu’il suivait sa formation théologique jésuite à Fourvière dans les années 30. Depuis, les deux hommes ne se sont plus quittés.

Pour un regard superficiel, l’œuvre de Lubac peut avoir l’allure d’un assemblage de pièces hétéroclites. Mais Balthasar montre ici qu’à partir du moment où l’on y décèle les connexions intérieures, on verra avec émerveillement que les thèmes de fond sont inextricablement liés entre eux, et qu’ils ont jailli, de surcroît, d’une vision originaire qui demeure aujourd’hui aussi actuelle que jamais. C’est la vision du surnaturel comme « fin inatteignable “par le bas” et pourtant nécessaire » à l’homme. Balthasar considère l’œuvre de son ami comme « l’une des tentatives les plus réussies pour présenter, à l’homme d’aujourd’hui, l’esprit du christianisme catholique. Celui-ci apparaît crédible aussi bien en lui-même et dans son développement historique que lorsqu’il entre en dialogue avec les principales visions du monde, proposant même la seule solution complète (“catholique”) aux énigmes de l’existence ».