Ce petit livre, publié en 1980, reprend diverses conférences de Hans Urs von Balthasar. Ce que cherche l’auteur, c’est à introduire le lecteur dans la « figure » [Gestalt] de Jésus, laquelle se distingue de toute autre figure historique et religieuse. Car le Christ ne peut être caractérisé par aucun des titres qui marquent les grands hommes : ni docteur, ni sage, ni prophète, ni fondateur d’une religion. Il incorpore certainement quelque chose de toutes ces figures, mais par-delà tout cela il est essentiellement autre. Ceux qui le suivent le savent : « Vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous avons cru et connu que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6,68 et s.). Croire et connaître constituent un seul et unique acte : un acte d’assentiment, un oui, mû par l’évidence de la figure rayonnante qui exige une approbation. Ni la connaissance ne laisse la foi derrière elle, ni la foi ne se pousse dans une région où elle dirait oui sans voir et sans connaître.

Et si une relation intime et personnelle s’établit entre Jésus et le croyant (« je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent » Jn 10, 14), alors la connaissance mutuelle est en même temps une ouverture réciproque qui dévoile une image intérieure et permet une vision intérieure qui, comme telle, n’est pas une vie quelconque, mais la « vie éternelle ».

Sur le concept de figure, central dans la pensée balthasarienne, et sur sa provenance goethienne, on peut lire le Discours prononcé par le théologien lors de la réception du Prix Mozart.