La Victoire de l’amour

Méditations sur Romains 8

AuteurAdrienne von Speyr

PréfaceHans Urs von Balthasar

Méditations sur le chapitre 8 de l’Épître aux Romains, dans lequel saint Paul chante la victoire finale de l’amour dont Dieu – par son Fils dans l’Esprit – gratifie les croyants unis dans l’Église et duquel rien ne pourra les séparer. Adrienne scrute en particulier le mystère de l’élection, qu’elle comprend comme une mission à l’égard d’autrui, comme c’était déjà le cas dans l’Ancien Testament.

Présentation

Description

Sommaire

Le huitième chapitre de l’Épître aux Romains représente un sommet tellement radieux et flamboyant au sein de la puissante symphonie de l’œuvre Saint Paul que nous pouvons nous laisser toucher par son message même abstraction faite du contexte général de l’épître. De tels découpages de l’Écriture, tels que l’Église les pratique habituellement dans sa liturgie et dans sa proclamation, nous rappellent avec force combien la Parole de Dieu, malgré tous les liens horizontaux qui existent sur le plan humain et historique, descend en chaque page verticalement du ciel, et combien les hommes doivent la recevoir sans protection ni refuge, dans la nudité de leur cœur.

Ce chapitre traite de la victoire finale de l’amour dont Dieu le Père – par le Christ, dans l’Esprit Saint – gratifie les croyants unis dans l’Église, frères et cohéritiers du Fils, un amour par lequel toute la Création, qui gémit et crie pour le salut, atteint elle aussi sa liberté finale. Rien ne peut freiner l’imparable expansion de cette victoire. Rien ne peut entraver le cours de cette procession triomphale. Il n’est pas possible de restreindre les paroles de Saint Paul en leur attribuant une signification limitée : son discours a un caractère absolu et total, bien que cette totalité n’advienne que progressivement. Ne pas avoir compris cela fut d’ailleurs l’erreur de ces hérétiques qui, partant d’une doctrine non biblique de la prédestination qui met les individus les uns contre les autres, ont voulu trouver dans les versets finals la confirmation de leur certitude subjective d’être sauvés. Adrienne von Speyr échappe à ce danger, tout comme elle a échappé à l’autre danger de limiter de façon extrinsèque les paroles de l’Apôtre. Elle demeure, suivant son habitude constante, dans l’objectivité pure et transparente de l’œuvre du salut et de son mode de diffusion. Elle s’interdit donc de comprendre la notion d’élection autrement que sous la forme qu’elle prend dans l’histoire du salut : autrement dit sous la forme d’un devoir et d’une mission, ce qui est, à ses yeux, le sens biblique du mystère de l’élection, tel qu’on le trouve déjà dans l’Ancien Testament, et puis plus particulièrement chez Saint Paul et Saint Jean.